Une audition parlementaire sur le fils du président américain Joe Biden, cible privilégiée de l'opposition républicaine, a tourné mercredi à la foire d'empoigne après l'apparition surprise de Hunter Biden. Une commission de la Chambre des représentants discutait dans la matinée d'une résolution visant à reconnaître le quinquagénaire coupable d'obstruction aux prérogatives d'enquête du Congrès quand il a fait irruption au Congrès, flanqué de son avocat.
Hunter Biden, sous le coup de deux inculpations dont l'une pour fraude fiscale, est accusé par les conservateurs d'avoir fait des affaires douteuses en Ukraine et en Chine en capitalisant sur les réseaux et le nom de son père. Il est également étrillé par les républicains pour son refus de participer à une audition à huis clos devant le Congrès sur ses intérêts financiers à l'étranger – Hunter Biden, lui, réclame une audition publique.
«Ne vous comportez pas comme une bande de débiles»
«Qui a soudoyé Hunter Biden pour qu'il soit ici aujourd'hui?», a lancé Nancy Mace, élue républicaine de Caroline du Sud. «Vous êtes l'incarnation du privilège blanc, à venir ici devant la commission, à nous cracher au visage, ignorant une assignation parlementaire à comparaître pour être entendu. De quoi avez-vous peur? Vous n'avez pas de couilles», est-elle allée jusqu'à dire au fils du président.
«Nous pouvons l'entendre maintenant. Votons et écoutons Hunter Biden. De quoi avez-vous peur?», a rétorqué un élu démocrate. L'élu républicain de l'Arizona Andy Biggs est alors intervenu pour exhorter, l'air sévère, ses collègues à cesser de se couper la parole et à ne pas se comporter comme «une bande de débiles».
Peu après, au moment où l'élue trumpiste Marjorie Taylor Greene s'apprêtait à parler, Hunter Biden a quitté la salle. «Quel lâche», a-t-elle commenté.
Les démocrates nient en bloc
A l'extérieur, Abbe Lowell, l'avocat du fils du président, a accusé les républicains de vouloir atteindre son père, candidat à sa réélection, à travers lui. Le scrutin de novembre devrait opposer M. Biden au grand favori de la droite, Donald Trump. Les républicains tentent de faire adopter une résolution contre «quelqu'un qui a proposé de répondre publiquement à toutes leurs questions. La question ici est: de quoi ont-ils peur?», a dit devant les caméras M. Lowell.
Les conservateurs à la Chambre ont lancé une enquête en destitution contre Joe Biden qu'ils accusent d'avoir usé de son influence lorsqu'il était vice-président de Barack Obama (2009-2017) pour permettre à son fils Hunter de faire des affaires en Chine et en Ukraine. Le président, son fils et les démocrates nient ces accusations en bloc.
(AFP)