A cause du changement climatique
Les habitants de cette île paradisiaque vont devoir fuir de chez eux

Les habitants de Tuvalu vont perdre leur maison. En raison du changement climatique, l'État des mers du Sud sera englouti par la mer.
Publié: 10.11.2023 à 09:13 heures
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L'État des mers du Sud Tuvalu est menacé par le changement climatique. Les experts estiment que l'archipel pourrait être complètement englouti par la mer d'ici 100 ans.
Photo: Zvg

Canberra a annoncé offrir aux habitants de Tuvalu, un archipel du Pacifique particulièrement menacé par la montée des eaux, des droits «spéciaux» pour s'installer et travailler en Australie, dans un traité rendu public par les deux pays vendredi. «Nous croyons que le peuple de Tuvalu mérite d'avoir le choix de vivre, étudier et travailler ailleurs, alors que le changement climatique empire», ont déclaré dans un communiqué conjoint le Premier ministre australien Anthony Albanese et son homologue de Tuvalu Kausea Natano.

Le traité prévoit des droits «spéciaux» pour les arrivants mais aussi des volets consacrés à la défense, engageant l'Australie à venir en aide à Tuvalu en cas d'invasion ou de catastrophe naturelle. Les Tuvalais pourront bénéficier d'un «accès aux services australiens qui leur permettront une mobilité dans la dignité», précise le texte.

Le petit archipel et sa population de 11.000 habitants font partie des nations les plus menacées par le changement climatique et la montée des eaux. Deux de ses neuf atolls ont déjà été largement submergés et des spécialistes estiment que Tuvalu sera complètement inhabitable d'ici 80 ans.

En octobre, Kausea Natano a déclaré à l'AFP que l'archipel risque «de disparaître de la surface de la Terre» si aucune mesure drastique n'est prise. Le traité dévoilé veut aussi permettre aux Tuvalais de «conserver les liens ancestraux profonds» qui les unissent à leur terre et à la mer. Toutefois, il reconnaît que le passage à l'action arrive tardivement.

La dépendance commerciale de l'Australie au charbon et aux exports de gaz, des postes économiques polluants, sont depuis longtemps une pierre d'achoppement avec ses voisins du Pacifique, qui subissent déjà de plein fouet les conséquences du changement climatique, dont la montée des eaux et une météo plus extrême.

Ce traité peut être perçu comme une victoire stratégique pour Canberra, qui entend étendre son influence dans l'océan face à la présence grandissante de la Chine. Kiribati et les îles Salomon se sont par exemple tournés vers Pékin ces dernières années. Tuvalu y reste opposé en continuant de reconnaître diplomatiquement Taïwan. Kausea Natano a affirmé que le traité représente un «espoir» et un «grand pas en avant» pour la stabilité régionale. Il doit cependant encore être ratifié par les deux pays pour devenir effectif.

(AFP)

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