«La fréquentation du musée a été très bonne compte tenu des restrictions liées à la crise sanitaire. Plusieurs événements ont affiché complet», a déclaré jeudi à Keystone-ATS Madeleine Betschart, directrice du CDN.
Si le nombre exact de visiteurs n'a pas pu encore être chiffré, il y a eu jusqu'à quatre visites guidées par jour, a expliqué la directrice. Plus de 700 élèves ont vu également la pièce «Le procès pour l'ombre de l'âne», qui s'est tenue sur une scène aménagée sur l'ancienne piscine de l'artiste.
L'institution s'est aussi réjouie d'avoir atteint ses objectifs, notamment de faire découvrir des facettes peu connues de Friedrich Dürrenmatt et de mettre en valeur la complémentarité entre son œuvre picturale et son œuvre littéraire, que ce soit par ses expositions, son dépôt visitable ou ses publications. Le CDN a également ouvert au public des espaces liés à des lieux de vie de Dürrenmatt, comme par exemple son bureau et sa bibliothèque.
A l'occasion du centenaire, le CDN est également sorti de ses murs en lançant un podcast original et une série de vidéos portant sur le musée, les expositions et les manifestations. L'institution a aussi publié une importante publication bilingue «Parcours et détours avec Friedrich Dürrenmatt». Le 1er volume est paru en février 2021, le 2e en décembre et le 3e est attendu pour le printemps 2022. L'objectif de cette parution est d'explorer la complémentarité entre l'œuvre picturale et littéraire de l'artiste.
En 2022, le musée présentera trois expositions temporaires qui aborderont l’art de la caricature, les dessins de théâtre et le motif du jeu dans l’œuvre de Friedrich Dürrenmatt. Celle sur les caricatures s'ouvrira samedi et se tiendra jusqu'au 15 mai.
L'artiste, qui vouait une affection particulière à cette forme d'art, a croqué aussi bien Hercule, que Guillaume Tell, des diables, des papes ou des nonnes aux ailes d'anges. L'écrivain et peintre considérait la caricature comme une arme de l’esprit humain, qu'il aimait pointer contre les abus et les aberrations de la société et de la politique.
Une semaine avant son décès, il déclarait: «Le fossé entre la manière dont l’être humain vit et la manière dont il pourrait vivre devient toujours plus ridicule. Nous vivons à l'ère du grotesque et de la caricature».
L'exposition est accompagnée d’une publication et de nombreuses manifestations. Initialement prévue en 2020, «Friedrich Dürrenmatt – Caricatures» a été reportée en raison de la pandémie de Covid-19. Elle clôturera un cycle d’expositions qui a eu lieu dans plusieurs pays.
Friedrich Dürrenmatt a vécu de nombreuses années de sa vie à Neuchâtel dans sa propriété du Vallon de l'Ermitage, où il est décédé en 1990. Sa villa a été intégrée dans un musée, conçu par l'architecte Mario Botta, qui a ouvert ses portes en 2000.
(ATS)