Par de bonnes conditions météo le 28 juillet 2016, une patrouille de deux F/A 18 ayant décollé de Payerne (VD) se sont retrouvés dans la même zone qu'un planeur parti de Saanen (BE). Il s'en est fallu du réflexe des deux pilotes pour que la collision soit évitée de justesse à quelque 2000 m d'altitude (6000 pieds), les appareils passant à 30 m à la verticale et 45 m horizontalement l'un de l'autre.
Ce n'est qu'à la dernière seconde que les pilotes se sont vus, écrit le Service suisse d'enquête de sécurité (SESE) dans son rapport publié vendredi. Le pilote du planeur a initié une manœuvre d'évitement vers le bas, celui de l'avion de chasse esquivant vers le haut. Le deuxième jet balayait l'action.
En raison de la vitesse élevée, il est difficile pour les pilotes d'avions de chasse de reconnaître d'autres avions à temps, purement visuellement et leur radar ne permet pas d'identifier clairement un planeur, d'où l'importance pour celui-ci de voler avec un transpondeur enclenché qui permet de retransmettre sa position via les contrôleurs du ciel.
La quasi-collision s'est produite dans un espace aérien de classe E à «trafic mixte». Là, le principe «voir et éviter» s'applique. Ce n'est pas la première approche dangereuse dans un tel espace aérien. «Il s'agissait souvent d'avions équipés d'un transpondeur, mais qui n'étaient pas allumés en raison de l'absence d'exigence de transpondeur», regrette SESE.
Ce dernier a déjà émis une recommandation pour l'utilisation de transpondeurs dès 2017. Cette nouvelle quasi-collision lui donne l'occasion de renouveler la recommandation, tout en posant la question de rendre obligatoire l'usage du transpondeur.
(ATS)