«Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?». On pourrait coller cet adage à «Friends That Break Your Heart», cinquième album de James Blake. Mais attention, «simple» n’est pas ici synonyme de facilité, mais évoque plutôt une mise à nu, tant au niveau des paroles que de ses sons.
Dans une grande interview donnée à The Independent, James Blake explique comment il a changé de perspective pour la création de cet album, notamment avec les encouragements de sa compagne Jameela Jamil. «J’ai eu des difficultés avec mon écriture à un moment donné et Jameela a identifié pourquoi j’avais l’impression de ne pas être entendu et pourquoi j’avais l’impression que les gens ne comprenaient pas nécessairement les paroles de mes chansons. Je n’étais pas aussi simple que je voulais l’être […]. Au début, j’ai trouvé cela difficile à entendre, et puis j’ai compris qu’elle avait raison, et cela a déclenché une réaction en chaîne d’honnêteté dans mes chansons.»
Fière de son compagnon, l’actrice partageait en juillet son impression sur le single «Say What You Will», disant – entre autres, que c’était la plus belle chanson du monde.
Le titre met en avant l’idée qu’il faut se défaire du regard et de la pression des autres, et pour l’illustrer, James Blake en a fait un clip plein d’humour dans lequel, insatisfait et anxieux, il se compare à Finneas, le frère de Billie Eilish. «Le morceau évoque la recherche de paix intérieure, d’accord avec qui tu es et ce que tu fais, et ce, peu importe la réussite que d’autres peuvent avoir». «Comparison is the thief of joy», expliquait-il à propos de ce titre avant de conclure en citant Theodore Roosevelt («La comparaison vole le bonheur»).
Quant à l’ambiance musicale de ce disque dans son intégralité, elle est plus accessible qu’à son habitude sans pour autant tomber dans la pop. Les 12 pistes s’enchaînent délicatement avec une bonne dose de mélancolie qui peut parfois nouer la gorge. Simple, vulnérable, beau: merci Dear James!